octobre 22

Jean-Sébastien Poulin Concepteur de systèmes informatiques

J’ai honte de le dire, mais mon rapport à la philosophie, au début, a été empreint d’une profonde hypocrisie. Je m’y suis jeté parce que les autres me disaient que j’étais capable de bien réfléchir. Je m’y suis jeté par esprit de contradiction, parce que je voulais tellement devenir un intellectuel… Bref, j’étais jeune, un tantinet arrogant et centré sur moi-même.

Je n’excellais pas dans les cours de philosophie particulièrement. J’étais même un étudiant très moyen. Au collégial, j’étais toutefois réellement tombé en amour avec les écrits de Alexandre Kojève sur Hegel, qui reprenait la vision de ce dernier sur la dialectique du maître et de l’esclave, ça me fascinait.

Mon propre piège s’est refermé sur moi quand je suis arrivé à l’Université. À force de me prendre au sérieux, je me suis mis à aimer cela pour vrai. J’ai adoré les philosophes des lumières qui discutaient des systèmes de pensées politiques : Rousseau, Hobbes, Machiavel, Mills, Montesquieu. J’ai quitté après un (1) an seulement, avec un Certificat en poche. Je me suis tourné vers la littérature française (BACC) et l’informatique de génie (BACC).

Aujourd’hui, je suis concepteur de systèmes informatiques. Mes formations de philosophie et de littérature, je le crois profondément, ajoutent une dimension « esprit critique » très complémentaires à mes interventions professionnelles : mon discours oral tend vers la nuance dans les certitudes, tandis que je vise la plus grande clarté dans les écrits que je dois produire, ce qui n’est pas mince affaire…

Avec le recul je retiens deux choses de mon passage universitaire : 1- je n’étais pas un philosophe doué, mais un généraliste amoureux des connaissances, 2- que mes amis de mon année de philosophie sont demeurés les seuls universitaires avec qui je suis demeuré en contact, encore aujourd’hui.

Jean-Sébastien Poulin
Certificat en philosophie