novembre 07

Pénélope Mavoungou   Travailleuse sociale

Je ne pouvais trouver mieux!

Mon premier cours de philosophie date de 1991 en classe de seconde. À l’époque, nous étudions les quatre éléments de la nature: l’eau, l’air, le feu et la terre. C’était émouvant parce que simplement évident. Dans notre fougue juvénile, l’aspect « rhétorique » ou plutôt « discours philosophique » nous séduisait : mémoriser des citations comme : « tout coule » d’Héraclite ou encore « je pense donc je suis » de Descartes.

Après mon bac (français!), j’ai étudié les sciences religieuses, mais restait une soif. J’ai donc repris mes études de philo. Je me suis rendue compte qu’en philosophie, on faisait le tour de toutes les réalités de la vie. J’ai fait un travail de fin de cycle sur la question de l’amitié, consciente que l’amitié est une des réalités les plus vécues de notre monde, mais aussi qu’elle s’est toujours trouvée au centre de des débats des philosophies de l’Antiquité.

Durant ce parcours, je n’ai pas seulement été attirée par la philosophie morale, mais aussi par l’épistémologie et la métaphysique. Tout cela, à mes yeux, constituait un tout me permettant d’aller à la rencontre de l’humanité.

Après ce cycle de philosophie, j’ai travaillé dans les ressources humaines. Là encore, la philosophie s’est présentée à moi comme « la Mère des sciences ». J’étais dans mon élément et je n’ai pas eu de souci d’adaptabilité.

Cinq ans après, j’ai choisi de revenir en philo pour « éthiciser» mes acquis. J’ai suivi un master en Éthiques appliquées. Ensuite, un tour vers les Sciences politiques pour philosopher sur les politiques publiques de sécurité. Là aussi, j’ai compris que le philosophe, c’est l’homme « du Tout » et « de tout ».

Aujourd’hui encore, la philosophie continue à être pour moi une source inépuisable. Je rédige une thèse de doctorat de philosophie sur la notion d’égalité démocratique chez Alexis de Tocqueville. J’y rencontre d’autres auteurs et d’autres disciplines.

Ayant fréquenté des milieux fragiles, allant des handicapés aux personnes en fin de vie en passant par les détenus, j’entends toujours un Levinas me parler du « visage de l’autre », un Jonas me parler du « principe responsabilité », un Kant me dire « agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle » ou encore Rawls me parlant des « principes de la justice ».

La philo, c’est la vie, et personne ne me dira le contraire.

Pénélope Mavoungou
License en philosophie
Master en éthiques appliquées