
Anarchopanda Mascotte militante
« Donc ne place jamais ton labeur en un endroit et ton progrès moral en un autre »
Cette phrase des Discours de l’esclave devenu philosophe, Épictète, résume ce qui m’a fasciné chez les philosophes dès mon premier contact avec ceux-ci (et éventuellement, celles-ci). Pour être plus précis, c’est une certaine conception de la philosophie, usuellement associée avec l’Antiquité mais encore, heureusement, défendue de nos jours qui m’a attirée : le ou la philosophe conçu-e moins comme expositeur-trice d’une doctrine que comme individu tentant tant bien que mal de vivre en conformité avec certains principes, acquis au fil de l’expérience et affûtés par la réflexion, toujours ouvert à la perspective d’autrui et préférant être réfuté que de perdurer dans l’erreur.
De Socrate à Boèce, de Montaigne à Simone Weil, beaucoup dans l’histoire de cette étrange discipline ont poussé très loin leur désir d’exister sans trahir la vérité. Je m’inspire d’eux quotidiennement, de Socrate avant tout et des autres, afin d’être moi aussi le plus souvent possible à la hauteur de mes propres aspirations. Je n’y arrive pas toujours, loin de là, et vivre ainsi est ardu, mais comme nous le rappelle Spinoza à la toute fin de son Éthique, « tout ce qui est beau est aussi difficile que rare. »