février
14
Nicolas Pelletier Acupuncteur
Je suis arrivé à la philosophie aussi naturellement que le Saint-Laurent s’écoule vers l’Atlantique, mu par un désir – sinon un besoin – de comprendre le sens de cet événement pour le moins extraordinaire qu’est l’existence.
J’ai étudié pendant dix ans à la Faculté de philosophie, avant que mon destin me pousse sur une autre voie. En effet, à mesure que le sens s’ouvrait pour moi dans la clarté de l’intelligence, grandissait la nécessité d’engager ma vie dans l’immédiateté. Je me suis alors réorienté vers la médecine traditionnelle chinoise. Quelques années plus tard, j’ouvrais une clinique où je pratique depuis avec bonheur l’acupuncture et le Qigong médical.
J’ai ensuite ouvert une petite école. Son but : la santé, au plus haut sens du terme. J’y donne des cours de Taijiquan, de Qigong, d’alchimie interne, de méditation et …de métaphysique!
Alors que je croyais avoir laissé la philosophie, voici qu’elle revient comme d’elle-même dans mon travail de thérapeute. Je propose à la population locale des séminaires dans lesquels nous posons radicalement la question du sens. À travers l’écoute de ce qui se donne dans la simple expérience d’être là et la méditation des textes majeurs de la tradition, les illusions – cause de bien des maux – se dissolvent progressivement et la conscience retrouve sa joie, sa vitalité et sa liberté naturelles.
Sans ces dix années passées à la Faculté de philosophie, ni ma vie ni mon travail ne seraient ce qu’ils sont. Ils leur manqueraient, si je peux dire, une tête! Lorsque je repense à ces années, un sentiment de gratitude me remplit : gratitude qu’il y ait dans notre société de telles institutions, gratitude d’avoir eu des professeurs exceptionnels et également gratitude d’avoir reçu un support financier sans lequel un tel parcours n’aurait pas été possible.
Ensemble contre la philophobie ! 