Philosophie métaphysique – La connaissance de soi

PRÉSENTATION DE LA RÉFLEXION

La métaphysique, qui renvoie à la recherche des causes premières et des lois qui vont « au-delà » de la physique (physique = Phusis = Nature), est sans doute la branche de la philosophie qui fait le plus peur.

(Anecdote : En réalité, le terme « métaphysique » vient d’une simple anecdote d’édition. Originellement, la métaphysique désignait un ensemble de quatorze petits livres écrits par Aristote, qui ont été réunis puis organisés après sa mort.  L’éditeur, Andronicos, a appelé cet ensemble « méta – physique »  puisqu’il venait juste après les leçons d’Aristote sur la « physique ».)

Quant à la connaissance de soi, elle est au contraire un des thèmes les plus populaires et les plus appréciés de la philosophie. On dit souvent que ce sujet de réflexion vient d’une maxime qui, dans l’Antiquité, était inscrite sur le fronton du Temple de Delphe : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ». Cette maxime aurait grandement inspiré Socrate et, donc, Platon.

C’est un fait que, plus nous vieillissons et plus nous « expérimentons la vie », plus nous avons l’impression d’en apprendre sur nous-mêmes, c’est-à-dire sur notre tempérament, nos désirs, nos forces, nos handicaps et nos faiblesses.

Comment la connaissance de soi, phénomène connu de tous, peut-elle être liée à la métaphysique, branche de la philosophie crainte par tous? Elle l’est par le concept de liberté, tout simplement. Eh oui : on ne s’en sort pas!

Admettre la possibilité de se connaître et de se découvrir, n’est-ce pas admettre qu’une partie de notre personnalité nous est cachée et que, quelque part, elle échappe à notre volonté et est déterminée? Si, par exemple, en faisant de l’introspection et en analysant nos comportements sur une longue période de temps, nous « découvrons » que nous avons tendance à être rancuniers, à retirer du plaisir lorsque nous aidons les autres, à être jaloux, à apprécier la solitude ou à avoir besoin de compagnie, cela ne signifie-t-il pas que ces caractéristiques ne relèvent pas de notre choix?

C’est un fait, par exemple, que l’hérédité transmet plusieurs caractéristiques physiques telles que la taille, la forme du visage, la pilosité ou certains problèmes de santé. Si on admet que le corps est intimement lié à l’esprit, certaines caractéristiques psychologiques doivent donc elles aussi être transmises par l’hérédité, ce qui a d’ailleurs été démontré par plusieurs études scientifiques. La connaissance de soi consiste-t-elle uniquement à découvrir ces caractéristiques? Peut-être.

Mais d’un autre côté, sommes-nous vraiment prêts à admettre que nous ne faisons que « découvrir » notre personnalité? Ne sommes-nous pas plutôt tentés de dire que nous la construisons? Si, par exemple, après avoir « découvert » que nous étions jaloux, nous « travaillons » sur cet aspect de nous pour le réduire, ne venons-nous pas de construire notre « moi »?

Finalement, dans quelle mesure sommes-nous « à connaître » ou « à construire »?

 

Questions pour inspirer la réflexion

Que signifie pour vous la fameuse « connaissance de soi »?
Considérez-vous que cette connaissance est souhaitable?
Pourquoi?
Y a-t-il des éléments de notre personnalité qui ne peuvent tout simplement pas être changés?
Notre liberté consiste-t-elle uniquement à choisir quelles interprétations nous faisons de certains éléments déterminés?
Ou ces éléments n’existent-ils tout simplement pas?
Est-il plus « sain » de concevoir que l’on se découvre, ou de concevoir que l’on se construit?
Les deux sont-ils compatibles?
Si oui, comment?

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