
Philosophie politique – L’Économie
PRÉSENTATION DE LA RÉFLEXION
La philosophie politique, qui étudie notamment les notions de bien commun et de justice, est sans doute une des branches les plus importantes et les plus populaires de la philosophie. Mais aujourd’hui, il est difficile de réfléchir sur ces deux sujets sans en aborder un troisième : l’économie.
Nous pouvons songer au mouvement des indignés qui, en 2011, a revendiqué une forme de justice sociale en condamnant les importantes inégalités économiques partout sur la planète. Nous pouvons aussi penser aux nombreux partis politiques qui, pour vendre leurs idéaux du bien commun, martèlent constamment le terme « économie ».
En fait, en politique, l’accent est tellement mis sur le concept d’économie que celui-ci semble parfois être élevé au rang de… divinité! Pendant la crise économique en 2008, par exemple, de nombreux propos ont porté sur ce que nous, « humains », devrions faire pour redresser « l’Économie ». Nous pouvons aussi songer aux discours politiques des dernières campagnes électorales (municipales, provinciales ou fédérales) qui présentaient souvent l’obtention d’une « meilleure économie » comme la fin ultime de l’activité politique et, donc, de l’ensemble des activités humaines en société.
Pourtant, concrètement, l’économie n’est-elle pas un moyen auquel devraient être subordonnés divers projets, et non une fin? N’est-il pas mieux, par exemple, de dépenser 100$ intelligemment que de dépenser 120$ comme un imbécile?
Plusieurs groupes critiquent la tournure politique décrite ci-dessus. Mais, par souci d’objectivité, la question que nous devrions nous poser à présent est la suivante : ces esprits critiques échappent-ils pour autant au paradigme de l’économie en tant que nouvelle divinité? En refusant radicalement de percevoir le concept d’économie comme un nouveau Dieu, ne le perçoivent-ils pas parfois comme un nouveau… Satan?
Selon cette autre perception, l’importance accordée à l’économie dans le discours politique est souvent comprise non pas comme une nécessité, mais comme une pratique de communication « superficielle », ou plus précisément comme un procédé de manipulation qui permet aux partis politiques d’acquérir le pouvoir ou d’y rester. Pourtant, peut-on vraiment nier que l’économie est un facteur qui détermine grandement l’ampleur des projets politiques, la qualité des services publics, le bien-être matériel des citoyens et, quelque part, une partie de leur liberté?
Toujours selon cette interprétation plus « diabolisante » de l’économie, le désir d’une croissance économique constante est souvent perçu non pas comme un salut, mais plutôt comme un symptôme et comme un phénomène qui nuit à la société. Quant aux désirs liés à l’économie, par exemple celui de posséder une quantité élevée d’argent, ils deviennent très facilement jugés immoraux.
Finalement, qu’en est-il?
Questions pour inspirer la réflexion
Comment comprenez-vous le concept d’économie et comment croyez-vous que les autres le comprennent?
Instinctivement, vous semble-t-il lié à un concept moral comme le « bien » ou le « mal », ou vous semble-t-il plutôt « neutre »?
En ce moment, quel rôle détient ce concept dans le discours politique?
Croyez-vous qu’une différente conception du rôle de l’économie pourrait affecter l’agenda politique?
Si oui, comment pourrions-nous procéder pour modifier cette conception?
Le souci de l’économie est-il « trop » présent dans le discours des politiciens?
Si oui, pourquoi?
Et sur quoi ce discours devrait-il plutôt porter?
Cet autre discours pourrait-il réellement faire fi de l’économie?
Finalement, considérant l’importance bien réelle de l’économie sur la qualité de la vie en société, jusqu’où peut-on en parler moins fréquemment ou différemment en politique?
(NÉTIQUETTE : Les commentaires publiés sur cette page Web se doivent d’être respectueux et biens écrits. Tout commentaire comportant des propos méprisants ou une quantité trop élevée de fautes pourra être retiré)